Biocoop et vous
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Pour un Commerce Equitable

Imaginez un monde où vivre dignement de son travail est la norme. Imaginez un monde où le bénéfice du travail ne s’arrête pas à l’argent que vous en retirez, mais où son influence rayonne sur l’environnement et la société dans laquelle il s’inscrit… C’est le pari qu’ont fait les Nations Unies à la conférence de Genève sur le Commerce et le Développement en 1964 en établissant l’idée d’un commerce « équitable » qui mettrait fin à une logique de charité des pays du Nord vers les pays du Sud : « Fair Traid not Aid ».

Que se cache-t-il réellement derrière les logos « commerce équitable » qui fleurissent en pagaille sur vos produits ? Comment ces quelques centimes en plus sur votre produit en rayon font-ils la différence ? On vous explique pourquoi l’impact de votre acte d’achat ne se fait pas ressentir qu’à l’autre bout du monde. C’est aussi un acte que vous faites pour vous et votre environnement.

Comment est défini le Commerce Equitable ?

En France, même s’il existe depuis plus longtemps, le Commerce Équitable s’inscrit dans le cadre de la loi relative à l’Économie Sociale et Solidaire de 2014. C’est un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect. Le commerce équitable a pour objet d’assurer le progrès économique et social des travailleurs, organisés au sein de structures à gouvernance démocratique. Il vise à réduire les inégalités sociales et environnementales engendrées par le commerce conventionnel.

Quelles sont les conditions commerciales imposées par le commerce équitable ?

 L’acheteur est tenu à :

  1. Un paiement d’un prix rémunérateur pour les travailleurs, sur la base des coûts de production et d’une négociation équilibrée. Le prix permet de couvrir les coûts de production ainsi que les frais de la vie quotidienne des travailleurs (nourriture, santé, logement, etc.). Ce paiement doit se faire dans des conditions et délais favorables au producteur.
  2. Un engagement minimum de 3 ans pour limiter l’impact des aléas économiques subis par ces travailleurs. Cela peut permettre des investissements pour améliorer la production, les conditions de travail, etc., sans craindre des investissements à perte.
  3. Au versement d’une prime de développement destiné aux projets collectifs, pour renforcer les capacités et l’autonomisation des travailleurs et de leur organisation. De cette façon, le travail fourni permet un rayonnement positif sur la société dans laquelle il s’inclut.

Le producteur s'engage à :

  1. Se structurer en organisations collectives transparentes et démocratiques.
  2.  Fournir des conditions de travail décentes au sein de l’organisation et protéger les droits traditionnels des communautés locales.
  3. Lutter contre les discriminations, veiller à l’égalité hommes-femmes et proscrire le travail des enfants.
  4. Valoriser des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Acheteur comme producteur, chacun doit, en outre, participer à informer et sensibiliser les consommateurs-citoyens.

Loi Climat et Résilience : un coup de pouce au Commerce Equitable

N’en déplaise à tous les pessimistes, et non, ce n’était pas mieux avant… en tout cas pour le Commerce Équitable. La France a fait un grand bond en avant depuis les années 1970. En 2021, la loi Climat et Résilience lui a donné de la visibilité :

  • En imposant plus de commerce équitable en restauration collective publique et privée pour développer une alimentation saine et durable.
  • En obligeant le recours à un label reconnu par l’Etat pour toutes les entreprises se réclamant du commerce équitable, ceci afin de lutter contre le fairwashing (le pendant social du greenwashing…).

Détail du prix d’un produit équitable : ce n’est pas un détail.

On l’aura compris : les produits équitables tentent de vivre dans un monde qui n’est pas conçu pour eux. La solution ? Expliquer, détailler, pour qu’au final, ils deviennent la norme.

On part d’abord de la situation économique des producteurs. Un prix équitable ne se définit pas en fonction du marché qui ne peut donc pas en faire augmenter artificiellement les cours. La négociation seule ne définit pas le prix. Le prix juste est défini après du dialogue et de la concertation et basé sur les coûts de production. Le prix ne sera donc pas un prix unique pour un même produit, qu’il soit produit en France ou au Ghana.

Un prix équitable est composé :

  • D’un minimum garanti pour couvrir les coûts de production durable et assurer les besoins élémentaires de la famille. Il est fixé pour chaque matière première.
  • De la prime de développement établie pour doter les organisations de producteurs d’une capacité d'auto-financement et d'investissement de base tant dans le domaine social (dispensaires, scolarisation, adduction d’eau…) que dans celui de la production (matériel de séchage etc…).

Un prix équitable sera donc toujours supérieur :

  • Au coût de revient du produit pour assurer au producteur de ne pas perdre de l’argent quand il vend son produit (un comble… pourtant bien trop courant).
  • Au prix conventionnel dû au financement des projets parallèles.

Cependant, à qualité égale, la différence de prix par rapport à un produit non-équitable sera négligeable.

On réduit ainsi l’incertitude sur les revenus pour les paysans, on intègre les coûts sociaux et environnementaux qui permettent aux producteurs de se développer, parce que, oui, l’argent reste le nerf de la guerre pour aller vers un monde plus équitable et « vert ». Sauf que dans le cas du Commerce Equitable, la valeur créée est mieux partagée au cours de la chaîne, de la production à la commercialisation.

Commerce Equitable : quel rapport avec la défense du climat et de l’environnement ?

Le réchauffement climatique impacte en premier lieu les populations les plus vulnérables de l’hémisphère Sud. Celles-là même qui étaient les premières concernées par les débuts du Commerce Equitable. Sécheresses, inondations… les dérèglements climatiques font baisser les rendements agricoles et mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale. Pas uniquement la leur ! Or le secteur agricole, et notamment les modèles intensifs en intrants chimiques polluants, contribue largement au réchauffement climatique en produisant environ un quart des émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre).

Le Commerce Equitable est un outil pour lutter contre le dérèglement climatique car il soutient des modes de production durable en défendant :

  • Des modes de production agricoles peu émetteurs de GES qui permettent de séquestrer du carbone dans les sols : agriculture biologique, agroforesterie, agroécologie.
  • Des labels incluant des critères environnementaux stricts.
  • Des circuits courts limitant les intermédiaires.

La loi Climat et Résilience d’Août 2021 a pérennisé dans la définition du Commerce Equitable cette dimension écologique qui lui était déjà intrinsèquement liée. Elle a ajouté comme principe clé, la valorisation des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

 

Le Commerce selon Biocoop, toute ressemblance serait équitable…

Nord/Sud, Nord/Nord, même combat : celui de Biocoop.

La loi relative à l’Économie Sociale et Solidaire de 2014 (encore elle !), n’a pas fait que définir le Commerce Equitable, elle l’a étendu à toutes les relations avec les producteurs y compris dans les pays du Nord, et donc en France. Auparavant, l’appellation Commerce Equitable ne valait que pour les pays "en développement".

Or, depuis le début, l’engagement de Biocoop n’est pas qu’écologique ! La Coopérative prône LA Bio, en opposition à un « bio » qui ne répondrait qu’à des contraintes écologiques de production agricole. Biocoop a inscrit les principes du Commerce Equitable dans sa charte dès 1992, et pas uniquement pour les bananes ou le café

Le but de Biocoop est de participer au maintien des cultures locales et de défendre l’agriculture bio et paysanne de proximité, avec la vision d’un commerce qui préserverait l’environnement, les territoires, et les travailleurs qui y vivent… au Nord comme au Sud. Grâce à vos achats en magasin, vous participez donc à établir un monde plus responsable et solidaire, que ce soit à 50 ou 8000 km !

C’est ce que nous appelons « être un consomm’acteur » !

Quel bilan depuis la création ?

Repartons un peu en arrière : 1974, look hippie et imprimés floraux sont la norme. A la radio Alain Souchon chante J’ai 10 ans et Artisans du Monde ouvre sa première boutique à Paris. Il faudra attendre 1988 la création d’un premier label Commerce Equitable avec l’apparition de Max Haavelar aux Pays-Bas.

Puis 1997 pour voir apparaitre en France le collectif Commerce Equitable France, plateforme nationale de concertation et de représentation des acteurs de commerce équitable français, à laquelle appartient Biocoop. Ce collectif est notamment à l’initiative de la Quinzaine du Commerce Equitable qui a lieu chaque année en Mai.

Désormais ouvert à tous les pays du monde, et pas uniquement aux pays que l’on disait « en développement », ce marché respectueux des travailleurs, des cultures et de l’environnement se développe chaque jour un peu plus. Le Commerce Equitable s’est donc enfin établi de longue lutte contre un commerce mondial qui ne lui était pas a priori favorable, grâce à des précurseurs qui ont cru qu’une autre façon de faire était possible.

S’il s’impose désormais comme incontournable, c’est grâce au soutien des consomm’acteurs qui font chaque jour le choix de privilégier les produits labellisés équitables.

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