Engagé en faveur de la biodiversité et du droit à la souveraineté alimentaire, Biocoop soutient depuis plusieurs années le Réseau Semences Paysanne*. Et à travers lui, la production de légumes issus de semences sélectionnées, sans engrais chimiques, ni pesticides et OGM.
En réponse à l’industrialisation grandissante de l’agriculture – et avec elle, à l’arrivée des OGM dans les champs, le Réseau Semences Paysannes (RSP) est créé en 2003. Il entend proposer une alternative aux semences industrielles en faisant la promotion des semences paysannes. Avec un objectif double : « essaimer l'envie de retrouver une autonomie de production en favorisant les échanges de savoir-faire et de semences paysannes et faire reconnaître juridiquement ces dernières », déclare Patrick de Kochko, coordinateur du Réseau Semences Paysannes. Parmi les membres fondateurs, figurent la Fédération nationale d’agriculture biologique, l’association Nature et Progrès, le Mouvement pour l’agriculture biodynamique et la Confédération paysanne.
Que dit la loi ?
Sur le plan réglementaire, les agriculteurs n’ont pas le droit de reproduire la plupart des semences industrielles, à l’exception d’une vingtaine d’espèces (loi n° 2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d'obtention végétale). Les semences paysannes sont quant à elles interdites à la vente mais pas à l’exploitation. « Pour commercialiser ou même échanger à titre gratuit une semence ou un plant, la variété à laquelle ils appartiennent doit être inscrite au catalogue commun […] », détaille sur son site RSP. En plus de figurer au catalogue, une variété doit être « homogène et stable », ce qui n’est pas le cas des semences paysannes, lesquelles présentent notamment des capacités d’adaptation remarquables (cf. paragraphe ci-dessous).
Les semences paysannes, kesako ?
Les semences paysannes sont issues d’une « population » ou à de variétés de population « reproductibles par le cultivateur, sélectionnées et multipliées avec des méthodes non transgressives de la cellule végétale et à la portée du cultivateur final, dans les champs, les jardins, les vergers conduits en agriculture paysanne, biologique ou biodynamique », explique le Réseau Semences Paysannes (RSP). En effet, les particularités de ces semences et plants de « population » reposent sur trois points essentiels :
- une pollinisation libre, avec la possibilité d’être ressemées d’une année sur l’autre
- des variétés gustatives
une diversité génétique – leur caractère peu stable et homogène leur permet de s’adapter à tout type de sol et de climat. Pour ainsi, tirer profit des potentielles interactions avec les autres plantes.
A la différence, les semences non paysannes ont été sélectionnées pour une reproductibilité standardisée. « Ce sont des clones destinés à des cultures intensives », explique Patrick de Kochko, coordinateur du Réseau Semences Paysannes. « Elles ne s’adaptent pas à tous les sols. D’où le recours aux engrais et pesticides ! »
Biocoop/ Réseau Semences Paysannes, le partenariat pour la biodiversité
Dans sa logique de promouvoir le droit à la souveraineté alimentaire, Biocoop soutient le Réseau Semences Paysannes à travers diverses actions, allant du financement de production de légumes issus de semences paysannes en partenariat avec des groupements de producteurs, à la commercialisation de fruits et légumes en magasins. Et ce, depuis 2014.
Tomate cerise noire du Layon, carotte violette de la Loire… Autant de produits qui sortent des standards de la grande distribution, par leur diversité de formes, de couleurs et de goût. A venir, une mention permettant aux consommateurs d’identifier les produits issus de semences paysannes. Une belle reconnaissance pour le Réseau.
* Pour la 5e année consécutive, Biocoop est partenaire de la Semaine des semences paysannes. Un événement, prévu du 16 au 24 septembre 2017. L’occasion de partir à la rencontre de paysans et de jardiniers qui revendiquent le droit de sélectionner, reproduire… échanger et vendre leurs semences paysannes.
Pour en savoir plus : http://www.semencespaysannes.org/