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Bio Équitable en France : un nouveau label

Publié le 07/10/2020

    

Le label Bio Équitable en France vient juste de naître et on lui souhaite de se diffuser partout en France. Il garantit un modèle d’agriculture sociale, vertueuse et cohérente. Dès l’automne, vous le trouvez chez Biocoop qui a participé à sa création. Interview de Christelle Garnier, membre du conseil d’administration de Biocoop.

          
Propos recueillis par Pascale Solana

            

Bio Équitable en France : un nouveau label

          

Comment est né le label Bio Équitable en France ?

   
Au départ, c’est une rencontre il y a un an et demi entre un réseau coopératif de magasins, des groupements de producteurs, des salariés et des associations de consommateurs, Biocoop, une Scop, ETHIQUABLE, qui avec sa marque « Paysans d’ici » commercialise aussi des produits équitables origine France avec les groupements de producteurs bio respectifs engagés.
 
Tout comme nos valeurs, nos démarches de commerce équitable et nos cahiers des charges étaient proches. Nous avons tous ensemble œuvré à leur mise en commun et nous y avons aussi associé des transformateurs.
  
Le référentiel du label reprend les pratiques de base de la bio mais en allant plus loin non seulement sur certains points relevant de l’agriculture, par exemple en interdisant les serres chauffées, mais aussi du social ou du commerce.

           

     

Parmi les 4 000 agriculteurs concernés par le label Bio Équitable en France : Christelle Garnier, cultivatrice de céréales en Bourgogne-Franche-Comté. Copyright photo André Charme

     

Pouvez-vous donner un exemple de garanties sociales ?

      
L’interdiction du recours aux travailleurs détachés, ces ouvriers étrangers qui ne bénéficient ni des droits ni de la rémunération de l’Hexagone !
  
   

Et côté commerce, en quoi est-il équitable ?

  
Le label repose sur les grands principes du commerce équitable, c’est-à-dire la contractualisation sur plusieurs années entre les acteurs – ce qui les sécurise –, des prix calculés sur les coûts réels de production de l’agriculteur intégrant les risques, le Fonds de développement
   
Ainsi, le référentiel Bio Equitable en France prévoit que le Fonds de développement corresponde au minimum à 1 % des achats de matières premières auprès du Groupement. 

  

La prime de codéveloppement pour les agriculteurs s’inspire de ce qui se fait dans le commerce équitable avec les pays du Sud ?

    

Oui. Elle peut servir à de l’acquisition de matériel, de la recherche… Habituellement, le partage de la valeur se fait entre le distributeur ou le transformateur. Là, les producteurs reprennent la main sur leur production et peuvent vivre de leur travail.
  
Entre Biocoop et les groupements agricoles partenaires, cette façon de travailler date de 2015 et s’incarnait alors dans la marque Ensemble.
  
Désormais, lorsque le produit résulte de cette démarche, il portera le label Bio Équitable en France et si, en plus, il est réalisé avec des ingrédients produits par un groupement faisant partie de la coopérative Biocoop, il arbore la mention « Avec nos paysan.ne.s associé.e.s ».
   
C’est le cas des produits à marque Biocoop dont le graphisme a été revu avec des codes couleurs à dominante bleue. Elle remplace justement la marque Ensemble.

  

Le label Bio Équitable en France

Ce label est-il accessible à tous les producteurs bio ?

     
Oui, dès lors qu’ils sont dans un groupement. On pourra même le voir apposé sur des produits en magasins spécialisés autres que Biocoop ou en grandes et moyennes surfaces. Nous avons travaillé pour que ce label se généralise

         
       

Comme cela s’est passé avec la reconnaissance de l’agriculture bio et de ses cahiers des charges par les pouvoirs publics à partir des années 80 ?

   
En quelque sorte oui. Le mouvement pour un autre modèle d’agriculture doit s’amplifier. Le consommateur joue un rôle important.

 
  

Cette démarche que porte Biocoop depuis longtemps permet-elle aussi de soutenir les petits producteurs ?

 
Une multitude de paysans de toutes tailles qui se mutualisent, c’est une force. Dans un groupement, tous participent à une même organisation dont la gouvernance leur appartient : mise en marché, acquisition en commun d’outils de triage, de stockage.
    
Mais rien ne les empêche de vendre dans le même temps une part de leur production ailleurs, sur les marchés notamment. Nous voulons permettre à des fermes à taille humaine ou situées par exemple dans des régions d’accès difficile, et qui auraient du mal à tenir seules, de trouver des débouchés, de perdurer.

      
        

Une ferme à taille humaine : la Ferme des 7 Chemins
    

   

Prenons une ferme de 1 000 vaches. Elle a tant grossi, elle représente tellement d’investissements qu’elle sera difficile à reprendre sans apport de capitaux externes et d’investisseurs. Ce qui entraîne une financiarisation de l’agriculture.
  
Mais si l’agriculteur vit correctement de sa ferme, nul besoin de grandir à l’excès. Et la retraite venue, il peut transmettre.
 
     

Et pour le consommateur, quelle garantie ?

              
Le label est un repère. Le respect du référentiel est contrôlé par un organisme indépendant, c’est transparent.En d’autres termes, le consommateur est sûr que son argent revient aux paysans et qu’il encourage la transition écologique.

 

CHIFFRES CLÉS

Derrière ce logo, il y a …
    

4 000 producteurs réunis dans 27 groupements agricoles
   
26 entreprises de transformation (meunier, laitier…)
  
la Scop Ethiquable qui vend des produits bio issus du commerce équitable
   
le réseau Biocoop et ses 637 magasins

      
Retrouvez cette interview, dans le n°113 de CULTURESBIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles, ou à télécharger sur le site de Biocoop.

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