Ces démarches contribuent à professionnaliser une activité qui attire, bien qu’il existe encore peu de formations.
« Il est difficile de dénombrer précisément le nombre de cueilleurs en France », ajoute William Marotte.
Lui, c’est en rencontrant Daniel Chaud, le fondateur de la coop qui l’avait invité à une cueillette, qu’il a eu le déclic. Sur le terrain et au gré des rencontres, le jeune animateur environnement qu’il était s’est alors formé.
Un cueilleur peut se déplacer au-delà de sa région. Son année s’ouvre en février avec le romarin en fleur par exemple et finit en novembre avec les racines, guimauve, consoude… On cueille aussi parce que toutes les plantes ne sont pas cultivables.
Pour les fruits du rosier sauvage (l’églantier), William Marotte commence au début de l’automne et va remontant les reliefs jusqu’au début de l’hiver. Souvent solitaire, il aime ce côte à côte avec les plantes, « ses seuls maîtres ! », dit-il, persuadé qu’une plante sauvage donne le « meilleur » du lieu où elle pousse parce qu’elle l’a choisi et s’y s’épanouit robustement. Une plante à sa place !
Ainsi, les baies de l’arbuste épineux seront séchées, triées, concassées pour les débarrasser des grains et des poils urticants – le fameux poil à gratter – puis ensachées.
Par exemple, dans le mélange « Vitalité » de Biocoop composé de menthe poivrée, romarin et frêne sauvage. En résulte une tisane fraîche, herbacée que le cynorrhodon relève et colore. À ce stade alors, qui oserait encore nommer la baie d’églantier de son nom vulgaire… le gratte-cul
Sources chiffrées de l’article : FranceAgriMer 2021 et 2022 et Rapport d’information du Sénat sur le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales des filières et métiers d’avenir, n° 727-2018