Les semences : comment les choisit-on ? Qui a le droit de les vendre ? Pourquoi représentent-elles un enjeu politique, économique et agronomique ? Réponse à toutes ces questions dans le dernier épisode de Plus bio la vie !
Alors que l’agriculture biologique fait de nouveau face à des critiques infondées, nous tenons à le réaffirmer : il n’existe pas de label plus exigeant que le label « AB ». Il garantit le plus haut niveau de transparence et d’exigence en matière de respect de l’eau, des sols, de la biodiversité, de l’environnement et de l’humain. Car contrairement à certaines idées reçues, l’agriculture biologique va bien au-delà de l’interdiction des pesticides. Elle recrée des liens étroits entre l’agriculture, son milieu naturel et l’humain. Avec pour objectif de retrouver l’équilibre naturel perdu depuis la démocratisation de l’agriculture non bio, et de concilier rendement avec durabilité.
L'agriculture biologique : des engagements toujours inégalés
L'agriculture biologique est fer de lance en matière d'engagement pour la planète et pour le vivant. Il n'existe pas plus exigeant pour savoir ce qu'il y a (et surtout ce qu'il n'y a pas !) dans et derrière l'assiette.
- Vaut-il mieux consommer des produits issus d’une agriculture conventionnelle qui utilise 493 matières actives dans 3792 produits "phytopharmaceutiques" en traitement et en préventif, dont les effets néfastes sur l’environnement et la santé sont avérés*…
- Ou privilégier des denrées issues d’une agriculture biologique qui utilise des produits de façon ciblée et uniquement en cas de besoin (pas de traitement préventif).**
Le saviez-vous ?
90% des surfaces en agriculture biologique ne reçoivent aucun produit de traitement.
*Parmi ces 3792 produits, 55 % comportent des avertissements relatifs aux risques pour la santé ou l'environnement (contre 3 % en agriculture biologique) et 16 % comportent des avertissements pour risques pour l’enfant à naître, cancérogène présumé et effets létaux aigus (contre 0% en agriculture biologique).
**Aucun produit autorisé en bio n’est Cancérigène, Mutagène ou Reprotoxique (CMR) ni classé comme perturbateur endocrinien. Contre 55 matières actives autorisées en conventionnel qui sont CMR et/ou perturbateur endocrinien.
1 - Land-use intensity and the effects of organic farming on biodiversity : a hierarchical meta-analysis, Tuck et al (2014)
2 - NutriNet Santé
La bio : une ingénierie du vivant
Les pesticides et les intrants : sujet favori des acteurs du conventionnel. Normal que ce soit là qu’ils cherchent la « petite bête » dans le bio car c’est chez eux une pratique automatique, que ce soit en traitement ou en préventif. Or pour les militants de la Bio, le sujet de leurs méthodes de travail va bien au-delà. C’est une question de conviction.
L’agriculture bio se fonde sur une autre vision du travail des terres cultivables. L’objectif est de nourrir le sol pour nourrir la plante. Ainsi celle-ci se protègera plus naturellement : avantage écologique ! Autre bénéfice pour nous : la teneur des fruits et légumes en polyphénols. Celle-ci est supérieure en bio par rapport au conventionnel car ils sont produits naturellement par les plantes pour se protéger en cas d’attaque environnementale. La nature fait bien les choses.
Mise en place d’éléments de protection naturelle des plantes et des cultures comme des haies diversifiées, des cultures d’arbres en plein champs, des bandes enherbées, l'introduction de la culture de légumineuses, etc. Toutes ces actions, fastidieuses et d’une grande technicité, demandent du temps. Mais leurs bénéfices sont irrécusables* :
- Teneurs en matières organiques élevées
- Activité biologique du sol accrue (vers de terre, les champignons, les insectes de surface plus nombreux…)
- Des sols en meilleure santé : stabilité et porosité supérieure, meilleure rétention en eau (une aubaine en période de sécheresse !)
- Des espèces et des écosystèmes terrestres et aquatiques préservés et diversifiés
Quand, malgré tout ce travail (encadré et labellisé), malgré l’engagement des agriculteurs à qui tout cela demande plus de temps et de travail, les cultures nécessitent un traitement, celui-ci est strictement encadré. Et dans tous les cas il ne sera pas à base de pesticides chimiques de synthèse, porteurs de substances actives cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques ou de perturbateurs endocriniens.
*Source : https://www.agencebio.org/decouvrir-le-bio/les-apports-de-lagriculture-biologique/
Des « idéalistes » de la bio extrêmement réalistes
Bien sûr ce n’est pas parfait, mais les connaisseurs le savent et n’ont jamais revendiqué la perfection. Mais c’est le mieux qui existe actuellement. Et si certains souhaitent challenger ce modèle pour le rendre encore plus vertueux, tant mieux ! C’est bien le projet de tous ceux qui s’engagent dans cette voie malgré les obstacles, malgré les compromis que cela réclame, en temps, en argent, en efforts et même malheureusement parfois les sacrifices au niveau familial. Tous sont unis derrière un objectif commun : faire mieux !
« Les idéalistes, ce sont surtout ceux qui croient que l’on peut continuer longtemps à vivre et à consommer comme nous le faisons aujourd’hui. »
Pierrick De Ronne, Président de Biocoop
Longtemps pris pour des utopistes, les premiers convaincus de la Bio étaient pourtant les précurseurs bien réalistes d’un mouvement désormais mondial de protection de l’environnement et de la biodiversité qui est fortement mise à mal depuis ces dernières années.
Biocoop, un engagement, des exigences et de la transparence
Notre réseau est fier de défendre le modèle d’une agriculture biologique respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et de l’humain depuis 1986 au travers de :
- la construction de filières agricoles,
- notre engagement auprès de nos Paysan.ne.s Associé.e.s,
- notre présence dans les instances gouvernementales pour faire avancer toujours plus loin le cahier des charges de la Bio
- nos produits exigeants à marque Biocoop
- le développement d’un commerce équitable avec les producteurs du Nord comme du Sud
- notre fonds de dotation
- nos partenaires et fournisseurs engagés
Il reste encore beaucoup à faire, mais rappelons-le:
Il n’existe pas de label plus exigeant que le label AB.
Retrouvez dans notre lettre ouverte, les engagements du réseau Biocoop en faveur d’une agriculture biologique transparente et de qualité.
Du voisin qui utilise des produits ménagers toxiques tout en triant ses déchets aux pétroliers « engagés pour la planète », tout le monde « s’engage » dans une
démarche vertueuse : c’est « in ». In et confortable ? Agir ne serait-il pas plus adapté au vu de l’urgence écologique ?